1. Migraines et céphalées de tension : comment les différencier ?
La migraine et la céphalée de tension sont tous les deux des maux de tête, qu’on appelle céphalées, mais elles présentent des caractéristiques différentes.
La migraine se caractérise par une douleur pulsatile, c’est-à-dire animée de battements rythmés par les contractions cardiaques. L’intensité de la migraine peut varier mais elle est souvent forte. La douleur se ressent d’un seul côté de la tête, au niveau de la tempe ou au-dessus de l’œil, et elle s’amplifie pendant un effort ou lorsqu’on exerce une activité physique habituelle comme par exemple descendre les escaliers. De plus les crises de migraine s’accompagnent parfois de nausées et/ou vomissements. Lorsqu’avant la crise, pendant 30 minutes à 1 heure, on constate des signes neurologiques tels que des troubles visuels ou sensitifs, des problèmes d’élocution, une perte d’équilibre ou des vertiges, on appelle cela la migraine avec aura. Enfin, la migraine se caractérise par des crises récurrentes.
La céphalée de tension, quant à elle, a des symptômes différents et contrairement aux migraines, elle survient de façon épisodique ou parfois chronique. La douleur est continue, modérée et non pulsatile, avec une sensation de pression des deux côtés de la tête. On a l’impression d’avoir un casque, la tête lourde et on a du mal à se concentrer. La douleur ne s’aggrave pas à l’effort et n’est pas non plus accompagnée de nausée ou vomissement.
La céphalée de tension est souvent liée au stress, à la fatigue ou à une tension psychologique. La migraine aussi, mais d’autres facteurs peuvent déclencher les crises :
- La consommation d’alcool ou d’aliments excitants (café, chocolat…)
- Le bruit, des odeurs, des lumières agressives ou clignotantes
- Un changement de pression atmosphérique
2. Comment évaluer la migraine ?
La migraine affecte les personnes de différentes façons. Certains n’ont que quelques crises par an, d’autres plusieurs crises par semaines et cela impacte leur vie affective, sociale et professionnelle. Il est donc important de pouvoir évaluer le caractère de la maladie de façon précise afin de modifier ou ajuster le traitement.
- L’agenda de la migraine : c’est une auto-observation sur un mois concernant le nombre de jours de céphalées, le type de céphalée (migraine ou céphalées de tension) et le nombre de jours de prise de médicaments avec la dose.
Cet agenda permet de reconnaître les céphalées quotidiennes chroniques et la survenue de céphalées par abus médicamenteux dues à la prise de médicaments pendant 10 à 15 jours. En effet, beaucoup de patients sous-estiment le nombre de jour de prise de médicaments. Enfin, cet agenda permet d’aider à définir un traitement adapté et par la suite, vérifier l’efficacité du traitement.
- L’échelle HIT-6 : c’est un test pour évaluer le handicap de la maladie ou autrement dit, l’impact des céphalées sur la vie quotidienne. Les crises migraineuses peuvent être un réel handicap lorsque les patients sont contraints à arrêter toute activité pour s’allonger ou encore a des vertiges et nausées pendant ses heures de travail.
3. Céphalées et apnée du sommeil
Il existe des liens entre les céphalées et les troubles du sommeil. Les patients migraineux peuvent être sujets à des troubles du sommeil, comme l’insomnie, qui augmente la fréquence des crises migraineuses. Les troubles du sommeil constituent un facteur déclencheur de migraines. Avoir une mauvaise hygiène de sommeil ou une dette de sommeil favorise également les crises.
Par ailleurs, les patients atteints du syndrome d’apnées hypopnées du sommeil ont pour la plupart des céphalées matinales. Celles-ci sont plutôt frontales et s’estompent en quelques minutes après le lever. En traitant l’apnée du sommeil, les maux de tête matinaux diminuent fortement ou disparaissent.
Selon l’IHS (International Headache Society), voici les critères diagnostiques des céphalées en rapport avec des apnées du sommeil :
Critère A – Présence de céphalées récurrentes avec au moins l’une des caractéristiques suivantes et respectant les critères B et C :
- Au moins 15 jours par mois
- De siège bilatéral de type pression et non associées à des nausées, une phonophobie ou photophobie
- Chaque épisode de céphalées cesse en 30 minutes maximum
Critère B – Présence d’apnées démontrées par une polysomnographie
Critère C – Les céphalées sont présentes au réveil
Critère D – Les céphalées cessent en 72h et n’apparaissent plus après un traitement efficace des apnées
Conclusion
Les migraines et les céphalées de tension sont à distinguer. La migraine peut être bégnine mais dans les cas les plus difficiles elle devient handicapante. Les difficultés de concentration, l’incapacité à réaliser des tâches habituelles, l’altération de l’humeur, les troubles du sommeil et la prise régulière de médicaments sont des indicateurs qui montrent la nécessité de la prise en charge de la maladie. C’est pourquoi l’évaluation de la migraine grâce à un agenda ou à des tests et dépistages de l’apnée du sommeil par exemple, est importante pour convenir d’un traitement adapté. Si vous êtes concernés, consultez un professionnel de santé.
Sources : Ameli, Inserm, La revue du praticien